Quelques situations nécessitant une alimentation spécifique
Lors de certaines infections, une alimentation classique peut devenir néfaste et accélérer l’évolution ou aggraver les symptômes : l’adaptation de l’alimentation devient alors un des éléments du traitement. Pour certaines maladies, l’utilisation d’une alimentation spécifique peut être la seule mesure permettant d’améliorer l’état de l’animal et de ralentir le processus pathologique.
Diabète sucré
Le diabète sucré est une affection caractérisée par un état d’hyperglycémie chronique, en raison d’une mauvaise utilisation du glucose lié à un déficit en hormone hypoglycémiante, l’insuline.
En période prédiabétique, lorsque la glycémie* est modérément augmentée, des mesures diététiques peuvent être suffisantes pour contrôler le diabète. Elles ont pour objectif de réduire les apports énergétiques et de permettre une libération progressive dans le sang du glucose provenant de la digestion des aliments :
– L’apport énergétique est ramené à 80 % des besoins correspondant au poids idéal du chien ;
– Des glucides lents sont utilisés dans la ration ;
– La ration est répartie en 3 repas ;
– Les sucreries sont proscrites.
Le chien diabétique a également des besoins hydriques augmentés et il faut donc veiller à ce qu’il ait toujours de l’eau à disposition.
Des aliments industriels spécifiques (croquettes ou boites) répondant à ces différentes exigences sont également proposés par les fabricants d’aliments et sont souvent préférés à l’alimentation ménagère, pour leur facilité d’utilisation.
* Glycémie : concentration du glucose dans le sang
Insuffisance cardiaque
La principale mesure diététique lors d’insuffisance cardiaque est une restriction sodée (teneur en sel réduite) afin d’aider à contrôler la rétention d’eau et limiter le risque d’apparition d’œdèmes. L’apport énergétique est également légèrement réduit, en particulier si l’animal est peu actif.
Le chien doit pouvoir s’abreuver à volonté.
En plus de ces modifications de la composition, les aliments industriels spécifiques contiennent parfois des substances qui aident à soutenir le muscle cardiaque, telles que la taurine et la L-Carnitine.
Insuffisance hépatique chronique
L’insuffisance hépatique correspond à des perturbations (le plus souvent irréversibles) d’une ou de plusieurs fonctions du foie, en raison de l’altération d’une grande partie du tissu hépatique.
Les mesures diététiques consistent à proposer une ration contenant des protéines, des glucides et des graisses hautement digestibles. La production de toxines métaboliques d’origine nutritionnelle est ainsi moins importante et la charge de travail du foie s’en trouve diminuée, ce qui permet d’atténuer les symptômes de l’insuffisance hépatique.
Le recours aux aliments industriels spécifiques est en général la solution la plus simple et la plus efficace.
Insuffisance rénale chronique (IRC)
L’insuffisance rénale chronique est une altération des fonctions du rein consécutive à des lésions importantes du tissu rénal ; ce dysfonctionnement est à l’origine (entre autres) d’une accumulation dans le sang de déchets azotés, tels que l’urée, qui normalement sont éliminés par le rein.
Les mesures diététiques ont pour objectif de limiter la production et l’accumulation de ces déchets. La principale mesure consiste à réduire l’apport protéique de la ration et a fournir des protéines de bonne qualité. Celles-ci sont en effet à l’origine des déchets responsables de certains symptômes lors d’IRC. Ces mesures peuvent se révéler très efficaces lorsque la maladie n’est pas à un stade trop avancé : une diminution de moitié de l’urémie peut alors être obtenue.
L’utilisation d’une alimentation spécifique permet de contrôler les signes cliniques et contribue à préserver la qualité de vie des chiens atteints d’une maladie rénale.
Calculs urinaires
Les calculs urinaires peuvent être de natures chimiques variées : calculs à cystine, phospho-magnésiens, oxaliques, uriques.
Des mesures diététiques spécifiques peuvent être utiles dans leur traitement et surtout dans la prévention des récidives. Ces mesures dépendent de la nature chimique du calcul.
Par exemple, les aliments riches en oxalates (légumes verts) doivent être supprimés chez un chien ayant présentés des calculs oxaliques. Les abats sont à proscrire chez un animal ayant eu des calculs uriques. Les aliments riches en phosphore ou en magnésium sont à éviter pour prévenir la formation de calculs phospho-magnésiens.
Ce traitement diététique n’évite généralement pas les récidives, mais ralentit la formation des nouveaux calculs.
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