Les implants hormonaux chez le furet
Lorsqu’on choisit d’adopter un ou plusieurs furets domestiques, le but n’est pas forcément d’en faire un élevage. Les manifestations des chaleurs chez la femelle (vulve enflée, persistance des chaleurs en l’absence de saillie) ou du rut chez le mâle (poil gras, marquage urinaire du territoire ou par frottement, très forte odeur musquée, comportement agressif avec ses congénères) sont pénibles à supporter sur le long terme. De plus, chez la femelle, une imprégnation constante par les œstrogènes conduit rapidement à une aplasie médullaire mortelle.
La castration chez le mâle le rend stérile, mais n’enlève pas pour autant les inconvénients du rut décrits ci-dessus. La stérilisation chirurgicale définitive de la femelle supprime les risques d’aplasie médullaire, mais est susceptible d’entraîner une maladie surrénalienne.
Actuellement, une nouvelle méthode de stérilisation chimique des furets est apparue, qui représente la méthode de choix compte-tenu de son caractère réversible et de son innocuité : il s’agit d’implanter le furet avec de la Desloreline (Suprelorin®).
Quel est le mode d’action du Suprelorin® chez le furet ?
Les implants hormonaux de Suprelorin® libèrent un analogue de la GnRH (neurohormone sécrétée par l’hypothalamus). Le mécanisme d’action n’est pas encore parfaitement connu, mais on constate que dans un premier temps, l’analogue de la GnRH provoque une stimulation de la sécrétion de FSH et LH par l’hypophyse, d’où augmentation des taux d’hormones sexuelles dans le sang. Cela se traduit par une exacerbation de l’odeur et du comportement sexuel du furet mâle, et par un gonflement de la vulve chez la femelle, durant une quinzaine de jours. Puis, dans un deuxième temps se produit un blocage de la sécrétion de FSH et LH, donc une inhibition de la fonction reproductrice, chez le mâle comme chez la femelle. Ces effets sont transitoires et totalement réversibles, sans aucun effet secondaire.
Quand et comment poser l’implant sur le furet ?
L’implant est utilisable aussi bien chez le mâle que chez la femelle, quel que soit son stade physiologique, aussi bien en période d’activité sexuelle que de repos. Par ailleurs, les jeunes furetons peuvent être implantés dès l’âge de 4 à 5 mois, avant même la maturité sexuelle.
L’implant ressemble à une puce électronique d’identification, et la technique de pose est similaire (introduction sous-cutanée au moyen d’une aiguille-trocart). L’implant est placé soit à la droite de l’encolure, soit dans l’espace interscapulaire.
Il est possible de poser l’implant sur un furet vigile s’il est calme et coopératif. Cependant, la plupart du temps, sur un sujet turbulent ou en rut, une anesthésie gazeuse flash au masque sera réalisée.
Quelle est la durée d’action de l’implant, et peut-on le renouveler ?
Un implant est par nature biocompatible, et il se résorbe progressivement et quasi-totalement : il n’est donc pas nécessaire de le retirer. À la fin de l’activité de l’implant précédent, il est possible de réimplanter le furet. Sur un sujet jeune, le renouvellement est préconisé de façon systématique de façon à prévenir la maladie surrénalienne.
La durée estimée des effets contraceptifs varie de 1 à 2 ans, selon le moment d’implantation par rapport à l’activité sexuelle saisonnière de l’animal. Donc, en pratique la pose d’un nouvel implant sera motivée par le retour des chaleurs chez la femelle (vulve hypertrophiée), et la reprise de l’activité sexuelle du mâle (retour des testicules en position scrotale et à la taille normale, odeur forte).
Quel coût ?
Faire poser un implant à son furet revient entre 75 et 90 euros en moyenne, selon les tarifs pratiqués par les cliniques.
Quelles alternatives à la stérilisation chirurgicale et aux implants ?
Des solutions existent (progestagènes, mâle vasectomisé, autres analogues de la GnRH…), mais qui présentent toutes des effets secondaires, des difficultés de mise en œuvre ou des contre-indications.
Conclusion :
L’utilisation des implants de Suprelorin® chez le furet permet dorénavant de réaliser une stérilisation chimique réversible, prolongée (entre 1 et 2 ans) et sans effets secondaires, tant pour le mâle que pour la femelle. Cette utilisation semble également prévenir la maladie surrénalienne, favorisée au contraire par la stérilisation chirurgicale définitive.
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