L’évaluation comportementale du chien
Quand l’évaluation comportementale est-elle obligatoire ?
Depuis la Loi du 20 juin 2008, en application du Code Rural (art L. 211-14- 1), l’évaluation comportementale est obligatoire pour tous les chiens de catégorie 1 (chiens d’attaque) ou 2 (chiens de garde ou de défense), et doit être réalisée pour la première fois entre l’âge de 8 mois et 1 an. C’est l’une des conditions indispensables pour obtenir le permis de détention.
Depuis cette même loi, en application du Code Rural (art L. 211-14-2), elle doit être aussi réalisée pour un chien, quelle que soit sa race, qui a mordu une personne, et ce dans les 15 jours qui suivent la morsure.
Enfin, l’évaluation comportementale peut être aussi exigée par un Maire pour un chien quelle que soit sa race, dès lors qu’il est susceptible de présenter un danger pour les personnes ou les animaux domestiques.
Par qui est effectuée l’évaluation comportementale ?
Elle est obligatoirement réalisée par un vétérinaire inscrit sur une liste départementale de vétérinaires évaluateurs, consultable sur le site internet de la préfecture du département.
Le choix du vétérinaire évaluateur est laissé au propriétaire parmi ceux inscrits sur la liste départementale.
À quoi sert l’évaluation comportementale ?
L’évaluation comportementale consiste à estimer le niveau de risque de dangerosité d’un chien, qui sera compris entre 1 et 4. Elle a avant tout un objectif de prévention. Elle permet également de préciser quels types de personnes ou de situations sont concernés par ce risque et de faire des recommandations pour le réduire.
Remarque préalable : le risque 0 n’existe pas, avec aucun chien. Même s’il n’a pas de tendance agressive particulière, tout chien est susceptible de mordre dans certaines circonstances, notamment s’il est atteint d’une pathologie chronique douloureuse (otite, arthrose…), s’il ne voit ou n’entend plus très bien, s’il est trop manipulé, stressé, frustré… Par conséquent, il est nécessaire de prendre des précautions élémentaires de bon sens, notamment s’il y a des enfants (ne jamais laisser un enfant seul avec un chien !)
Les différentes catégories de risques
Niveau 1 : le chien ne présente pas de risque particulier de dangerosité, en dehors de ceux inhérents à l’espèce canine.
Niveau 2 : le chien présente un risque de dangerosité faible pour certaines personnes ou dans certaines situations.
Niveau 3 : le chien présente un risque de dangerosité critique.
Niveau 4 : le chien présente un risque de dangerosité élevé.
À partir du niveau 2, l’évaluation comportementale précise vis-à-vis de quelle(s) personne(s) ou dans quelle (s) situation (s) le risque s’exprime, et le vétérinaire émet certaines recommandations : consignes à respecter à la maison ou sur le domaine public, suivi de leçons d’éducation canine, éventuellement prise en charge par un vétérinaire spécialisé dans le comportement.
Si le risque est critique ou élevé, avec impossibilité de réduire le risque dans l’environnement de l’animal, un replacement peut être conseillé si le vétérinaire estime que le risque peut être réduit ailleurs ou avec d’autres personnes.
Enfin, si un chien est classé en niveau 4, soit risque élevé, et que le vétérinaire estime qu’il n’y a pas de possibilité de réduire le risque quel que soit l’environnement, l’euthanasie est susceptible d’être conseillée.
De plus, une maladie, le vieillissement, des évènements comme l’arrivée d’un bébé, un déménagement, un changement de foyer ou du mode de vie… peuvent avoir une influence sur le comportement du chien. La vigilance s’impose, et il convient toujours de signaler à son vétérinaire toute modification du comportement ou toute apparition de signes de menace. En niveau 4, l’évaluation est obligatoire tous les ans, en niveau 3, tous les 2 ans, en niveau 2, tous les 3 ans, les frais étant à la charge du propriétaire de l’animal.
Comment se déroule une évaluation comportementale ?
L’évaluation comportementale peut être réalisée soit en cabinet vétérinaire, soit à domicile dans l’environnement habituel du chien.
Elle comporte deux volets : un examen clinique destiné à dépister des signes de maladie ou des déficiences (sensorielles par exemple) susceptibles d’influencer le comportement, et une consultation comportementale proprement dite, qui intègre de très nombreux facteurs, liés au chien lui-même, mais aussi à sa relation avec les maîtres, les autres humains familiers ou inconnus, son environnement physique et social, à son mode de vie etc.
De nombreuses questions sont posées aux maîtres, on évalue l’obéissance, on réalise des petits tests ou mises en situation, qui permettent d’apprécier le comportement du chien dans des situations auxquelles il peut être confronté dans sa vie quotidienne.
En conclusion :
Lorsque vous décidez de l’acquisition d’un chien, réfléchissez au préalable à l’éducation que vous allez devoir mettre en place. Si vous n’êtes pas confiants en vos capacités, n’hésitez pas à demander les conseils de professionnels (vétérinaire, éducateur canin) sur les méthodes d’éducation. La plupart du temps, ce sont des règles de bon sens. Mais parfois, face à certains animaux dont on ne connait pas le passé, ou dont le caractère est « spécial », il peut être nécessaire de prendre l’avis de gens compétents, afin d’éviter les dérapages potentiellement dangereux.
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