Mon chat est hyperactif
Vous venez d’adopter un chaton, et au lieu d’une petit boule de poils à câliner, vous avez chez vous une boule de nerfs, une sorte de pile électrique qui court partout, griffe et mord sans raison, fuit les contacts… Que faire ? Va-t-il se calmer ?
Un chat est dit hyperactif s’il ne tient pas en place de la journée, dort peu, et a du mal à contrôler morsures et griffades.
Les causes possibles de l’hyperactivité chez le chat
Il existe tout d’abord des cas où l’on désigne par hyperactivité des comportements qui n’en sont pas tout à fait.
– C’est par exemple le cas lorsque les chats sont parasités par des vers intestinaux (comme les ascaris) : ils sont souvent excités et nerveux. Si l’animal n’a pas été vermifugé, commencer par cette étape afin d’éliminer cette cause.
– Les chattes peuvent aussi être nerveuses et bruyantes (miaulements, vocalises) lorsqu’elles sont en chaleurs. Dans ce cas, la solution est toute simple ; il suffit de faire stériliser l’animal, qui ne sera plus sujet à l’agitation récurrente d’origine hormonale.
– Certaines races de chats sont particulièrement nerveuses et actives, suivant leur maître tels des chiens, et vocalisant beaucoup ; c’est notamment marqué chez les Siamois et chats Orientaux, et non pathologique. Il faut juste s’habituer !
– Enfin, il arrive très souvent que les chats présentent le soir, au crépuscule, leur « quart d’heure de folie », durant lequel ils courent et sautent partout, grimpent aux rideaux voire aux murs. En général, cela finit par se calmer et tout rentre dans l’ordre au bout de quelques minutes ; l’animal extériorise juste son trop plein d’énergie de chasseur en fin de journée. Pour pallier ce problème, il peut être intéressant de jouer avec son animal, ou de laisser à sa disposition des objets qui l’occuperont et entretiendront un peu son instinct de chasseur, surtout s’il vit en appartement …
Mais après avoir fait le tour de toutes ces hypothèses, et les avoir éliminées, la cause la plus fréquemment invoquée pour expliquer l’hyperactivité d’un chat est un sevrage et une séparation trop précoce d’avec sa mère. C’est effectivement souvent le cas chez des chatons orphelins, élevés au biberon. La privation de la présence de sa mère et de sa fratrie à ce stade de son développement (avant l’âge de 12 semaines) peut avoir des répercussions négatives et difficiles à corriger. En effet, les chatons apprennent l’autocontrôle essentiellement par le jeu ; si le chaton mord ses frères et sœurs lors de jeux trop violents, la chatte le sanctionne d’un coup de patte sur le ventre ou le museau, pour lui faire comprendre qu’il a dépassé les bornes, et lui apprendre à inhiber les mordillements. De même pour les griffades incontrôlées.
Par ailleurs, une séparation trop précoce avec sa mère et sa fratrie empêche la sociabilisation. Le chaton a besoin d’acquérir et d’intégrer comme siennes les caractéristiques de son espèce, ce qu’il ne peut faire s’il est séparé trop tôt. Les contacts avec des espèces amies (chien, lapin, humain, etc…) lui permettent de se situer par rapport à celles-ci, et il est important que ces interrelations se fassent durant la période dite « sensible » (qui correspond à un moment particulier et précis du développement psychomoteur). Le chaton apprend ainsi à communiquer avec les individus de son espèce, les espèces amies, par le biais de phéromones (= substances chimiques sécrétées par les êtres vivants, induisant des modifications émotionnelles et des réponses comportementales).
Sous quelle forme se manifeste l’hyperactivité du chat ?
– Absence de contrôle de la morsure et de la rétraction des griffes
– Agression fréquente par irritation
– L’animal fait souvent tomber des objets des meubles
– Le chat peut parfois tourner sur lui-même sans s’arrêter
– Temps de sommeil réduit, contrairement au comportement habituel des chats
– Comportement exploratoire de l’environnement exacerbé
– Boulimie alimentaire
– Un chat séparé précocement de sa mère tend à s’attacher à son propriétaire de façon excessive ; il vocalise, recherche le contact, sans pour autant se laisser caresser. Il peut aussi présenter des comportements de tétée (envers son propriétaire) ou de succion (de divers matériaux ou tissus) pouvant aller jusqu’à l’ingestion.
Comment traiter l’hyperactivité du chat ?
La plupart du temps, une simple thérapie comportementale est insuffisante pour obtenir la guérison, et le vétérinaire comportementaliste prescrira souvent des médicaments qui permettront au chat d’être plus réceptif aux nouveaux apprentissages éducatifs ; en effet, l’objectif est d’aider le chat à acquérir les autocontrôles en prodiguant des conseils au propriétaire.
Les médicaments peuvent aussi permettre au chat de contrôler ses émotions et son impulsivité.
La rééducation demandera « patience et longueur de temps », et également acceptation du fait que le chat hyperactif, même guéri, restera malgré tout toujours un peu sauvage et distant…
N’hésitez pas à poser vos questions et à faire part de vos difficultés à votre vétérinaire, afin que le traitement médicamenteux et comportemental corresponde au mieux au besoin de votre animal.
Rédigé par : Isabelle Mennecier – Docteur Vétérinaire
11/02/2019
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