Plaies chez le cheval : que faire en attendant le vétérinaire?
Il est relativement fréquent qu’un cheval se blesse, au box ou au pré ; Dans ce cas, il convient bien entendu de demander l’avis du vétérinaire, au moins par téléphone ; lui seul peut décider du traitement à mettre en œuvre, selon la profondeur de la plaie, sa localisation, son ancienneté, son aspect…
Toutefois, en attendant, il peut être intéressant de connaître les premiers soins à apporter à la plaie. Il sera préférable, dans la mesure du possible, de se faire aider d’une ou deux personnes, de façon à contenir le cheval pendant l’examen et les premiers soins.
Examen de la plaie
Quand cela est possible, il est préconisé de raser ou de tondre autour de la lésion (tonte assez large), de façon à bien visualiser la plaie, pour mieux évaluer son étendue, sa profondeur, et les structures sous-jacentes potentiellement atteintes. La tonte, quand elle est possible, est préférable au rasage, qui provoque en général des microlésions cutanées, et peut favoriser la libération des bactéries depuis les follicules pileux.
Désinfection de la plaie
Plusieurs antiseptiques peuvent être utilisés sur les plaies, certains plus efficaces ou intéressants que d’autres.
Dans un premier temps, il est nécessaire de procéder à un savonnage soigné de la plaie. En l’absence de savon antiseptique, un savon normal pourra être utilisé, en prenant soin toutefois d’effectuer un bon rinçage. Le but de ce premier nettoyage est de débarrasser la plaie des éventuels débris qui peuvent s’y trouver. À cet effet, l’eau oxygénée (solution de peroxyde d‘hydrogène) peut s’avérer bien utile pour effectuer la détersion des plaies fortement souillées ; cependant son activité antiseptique stricte est assez limitée.
L’alcool quant à lui ne doit être utilisé qu’en rinçage après savonnage, car son activité antimicrobienne est également limitée (de plus, il peut être piquant, et agressif sur les tissus).
Pour le savonnage de la plaie, l’idéal est d’utiliser soit de la chlorhexidine, soit un composé iodé (en savon : formule contenant 7,5 g de povidone iodée pour 100ml) : il est à noter que pour que l’iode libre (ayant un effet antiseptique) se libère du complexe povidone iodée, il est nécessaire de savonner durant un minimum de deux minutes.
Des études récentes, basées sur des tests d’utilisation de chlorhexidine et de povidone iodée ont démontré un plus grand pouvoir bactéricide de la chlorhexidine, mais aussi une plus longue activité résiduelle dans le temps ; la chlorhexidine est également moins facilement inactivée par les débris organiques pouvant souiller la plaie. Toutefois, elle reste plus onéreuse que la povidone iodée.
Attention! : Ne jamais utiliser sur une même plaie chlorhexidine et povidone iodée, en raison de l’inactivation mutuelle des deux produits.
Par conséquent, savonnage long et soigneux et rinçage permettront de nettoyer la plaie de ses débris, et d’en éliminer un maximum de bactéries.
Si la plaie est superficielle (éraflure avec des barbelés par exemple), une simple désinfection, complétée par la protection de la plaie par un bandage avec des compresses stériles peut suffire en attendant la cicatrisation.
Mais le conseil de votre vétérinaire est indispensable en cas de plaie plus profonde, étendue, ou située au niveau de tendons ou d’une articulation. Dans ce cas, il est important de préparer le cheval et le lieu pour que la visite se déroule dans les meilleures conditions possibles. Il se peut que le vétérinaire doive intervenir pour suturer, et dans ce cas une sédation, voire une anesthésie, pourra être nécessaire. À cet effet, prévoir un endroit plat, calme, propre, à l’abri et isolé ; si cela n’est pas possible, le vétérinaire pourra intervenir au pré, mais il faut prévoir de l’aide pour la contention de l’animal. Enfin, penser à présenter au praticien le livret signalétique de l’animal, comportant les renseignements sur les vaccins et d’éventuelles allergies médicamenteuses.
L’intervention du vétérinaire
Le praticien évaluera dans un premier temps la profondeur et l’étendue des plaies. Si besoin, il pourra suturer, si la plaie est récente, de façon à améliorer la cicatrisation et limiter les complications. Il vérifiera le statut vaccinal de votre animal par rapport au tétanos dans le carnet de vaccination, et le cas échéant, injectera un sérum antitétanique.
Si besoin – dans certains cas graves comme une contamination articulaire, des lésions étendues ou associées au niveau osseux, tendineux, sinusal… – il conseillera une hospitalisation pour examen et soins sous anesthésie.
Enfin, le vétérinaire expliquera les soins à continuer sur la plaie, prescrira un repos momentané ou une réduction de l’activité, conseillera sur les mesures à adopter pour éviter que cela se reproduise (si la plaie est due à une cause sur laquelle il est possible d’agir).
En conclusion :
Une plaie cutanée, même semblant minime, est un motif d’appel à votre vétérinaire, au moins pour prendre conseil, sinon pour demander une visite. Toute plaie mal soignée peut avoir des répercussions plus ou moins graves, tant sur le plan local que général.
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