Un iguane comme compagnon ? 2/2
Après avoir abordé dans une précédente fiche les principales caractéristiques physiques, physiologiques et biologiques des iguanes, examinons maintenant quelques points-clés pour qu’adoption et cohabitation se passent au mieux pour animal et maître.
L’aménagement du terrarium
Le terrarium dans lequel va vivre votre iguane est un élément-clé de son bien-être et de son maintien en bonne santé.
Taille/ Matériaux :
Les iguanes grandissent très vite, et il faut donc envisager d’emblée un très grand terrarium, ou au moins de le changer si l’on opte pour une taille inférieure lorsque l’animal est juvénile. Les iguanes sont arboricoles, le terrarium doit donc être plus haut que large, doit contenir de nombreuses branches, dont au moins une assez grosse à l’horizontale, afin de permettre à l’animal de « lézarder » à son aise (NB : les branches d’arbres fruitiers sont les plus adaptées). Par ailleurs, les iguanes vivent toujours près de cours d’eau : un bassin d’eau tiède est indispensable, suffisamment grand pour que l’animal puisse s’y immerger totalement.
Dimensions minimales du terrarium selon l’âge de l’iguane
Animal juvénile H 1m x L 0,7 m x P 0,6m
Animal subadulte H 1,5m x L 1m x P 1m
Animal adulte H 2m x L 2m x P 1,5 m
En ce qui concerne les matériaux, le verre est l’idéal pour les parois, car facile d’entretien. Le sol sera de préférence nu et peint ou carrelé. Il peut être éventuellement recouvert de papier journal ou de copeaux de bois blanc, mais gravier et litière à chat seront proscrits afin d’éviter tout risque d’ingestion.
Température
Idéalement, le terrarium doit comporter deux zones, l’une plus chaude, à 32-35 °C, et une plus fraîche à 26-28 °C. La nuit, la température doit baisser un peu, autour de 24-26 °C. Compte-tenu de ces impératifs, il est recommandé d’employer un thermostat pour la régulation des températures jour/nuit. Les spots ou ampoules chauffants placés en hauteur inciteront l’iguane à rester perché et capter les rayons UV. 18 °C est le seuil critique en dessous duquel il ne faut absolument pas descendre ; donc pas d’iguane en liberté dans la maison ou l’appartement !
Hygrométrie
Le taux d’humidité doit avoisiner les 70 % le jour, 90 % la nuit. Afin d’arriver à un taux aussi élevé, on peut placer une plaque ou un cordon chauffants sous le bassin d’eau. Il est indispensable d’humidifier le décor une à plusieurs fois par jour par pulvérisation ou brumisation, car l’iguane s’abreuve en absorbant la rosée déposée sur le feuillage (il faut utiliser des plantes robustes).
Éclairage
Il doit assurer une luminosité suffisante, de 12 h en hiver, de 14h en été, et constituer une source directe de rayons UV, indispensables à la synthèse de vitamine D et au métabolisme du calcium. Il existe des lampes spécialement étudiées pour les terrariums à iguanes (Iguana light 5.0 UVB de Zoomed), mais on peut aussi se procurer des spots, des lampes radiantes, des HQL (à vapeur de mercure), des HQI…
Entretien
Un entretien quotidien est indispensable, associé à une désinfection hebdomadaire à l’eau de Javel diluée, suivie d’un rinçage soigné, en l’absence de l’animal. Tous les deux mois environ, le substrat doit être changé.
Remarque :
Avant d’introduire un iguane dans son terrarium, prévoyez quelques jours d’essai « à vide » pour vérifier que toutes les données de température, de luminosité, d’hygrométrie sont respectées, et que l’ensemble fonctionne sans souci ; sans cela, une défaillance du système pourrait être stresser inutilement votre animal, voire lui être fatale !
Le choix de l’animal
Où acheter son iguane ?
Pour un juvénile (environ 30 cm), la seule possibilité est l’animalerie. Mais toutes ne sont pas de qualité égale ; il faut donc observer attentivement le/les terrarium(s) afin de voir s’il s’agit d’une bonne animalerie : vérifier la présence d’ampoules chauffantes protégées, de sources d’UV, regarder la nourriture-qui doit être fraîche, observer le bac à eau-qui doit être propre et non rempli d’excréments, voir si l’ensemble est aéré, s’il n’y a pas surpeuplement de l’espace…
Pour un sujet subadulte ou adulte (déconseillé si c’est votre 1er iguane), mieux vaut s’adresser à des particuliers passionnés qui sauront en plus vous donner des conseils d’entretien et d’adaptation
Comment choisir son iguane ?
Pour un juvénile : optez pour les individus qui, au lieu de chercher à fuir à votre approche, restent à leur place et ouvrent la gueule, soulèvent la tête ou donnent des coups de langue, ce sont ceux qui s’adaptent le mieux à la captivité. Choisissez des iguanes d’un beau vert soutenu, aux yeux brillants et vifs, possédant une longue queue aux bandes verticales foncées bien marquées, et non interrompue (signe de rupture). L’animal doit avoir l’abdomen légèrement enflé (signe qu’il est bien nourri), ne doit pas présenter de petits points rouges et/ou noirs sur la peau (acariens), ni de traces noirâtres dues à d’éventuelles brûlures.
Pour un adulte : les critères sont assez comparables à ceux recherchés chez un juvénile. Essayez d’en apprendre le plus possible sur les conditions d’élevage chez l’ancien propriétaire. Un adulte sera plus difficile à apprivoiser qu’un juvénile, aussi vaut-il mieux avoir un peu d’expérience en la matière.
L’alimentation de l’iguane en captivité
L’alimentation d’un iguane vert est exclusivement herbivore, et ne doit donc contenir aucune protéine animale (ni poulet, ni croquettes pour chiens ou chats, ni grillons…). Le rapport Calcium/Phosphore doit être de 2/1 environ, c’est-à-dire que la quantité de calcium doit être au moins égale au double de la quantité de phosphore ; ce qui n’est pas le cas de la plupart de fruits : il est donc nécessaire de supplémenter en calcium pour éviter l’ostéofibrose.
Par ailleurs, il est recommandé de bien nettoyer les aliments (feuilles, légumes, fruits, fleurs) avant de les servir, dans de l’eau claire additionnée d’un peu de vinaigre blanc, et de couper fruits et légumes en petits morceaux, afin d’en faciliter l’ingestion.
L’alimentation idéale comprend 65 à 70 % de feuilles (vert), 15 à 20 % de légumes, 10 à 15 % de fruits, auxquels s’ajoutent parfois quelques fleurs (capucine, pétales de géranium, pâquerettes, pétales de roses…).
Certains aliments sont à éviter, notamment les aliments très acides (citron, rhubarbe…). Les salades type laitue n’apportent que de l’eau, et ne sont donc pas intéressantes. À proscrire aussi : pain, pâtes, riz, pizza, maïs, tout ce qui est cuit, salé ou sucré, ainsi que toute source de protéines animales. Seuls des aliments frais et sans conservateurs doivent entrer dans la composition de la ration de l’iguane vert ! Enfin, n’oubliez pas de pulvériser une à plusieurs fois par jour les plantes de façon à procurer à l’animal la quantité d’eau dont il a besoin.
Conclusion :
Adopter un iguane vert n’est pas une décision que l’on prend à la légère. Plus encore que pour l’acquisition d’un chien ou d’un chat, l’adoption d’un iguane impose des contraintes en matière d’espace, de temps à passer pour s’occuper de l’animal, mais aussi des contraintes financières (installation, nourriture, consommation électrique…). Avant de franchir le pas, renseignez-vous, consultez les membres de votre famille… Vous mettrez ainsi toutes les chances de votre côté pour que la cohabitation se passe au mieux pour vous et votre iguane !
Rédigé par : Isabelle Mennecier – Docteur Vétérinaire
26/09/2016
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